Fences
Istanbul, Turquie - Août 2025
Cette photographie interroge la coexistence des symboles dans un même espace. En arrière-plan, la mosquée domine l’horizon d’Istanbul de toute sa majesté, ses minarets perçant un ciel limpide comme des flèches sacrées. À l'avant, un mur hérissé de barbelés, recouvert de graffiti, impose une barrière visuelle et mentale. Entre ces deux plans, deux femmes voilées et un enfant endormi incarnent la tendresse, la vie quotidienne, la résilience. L’ombre d’un système de surveillance ("Tel Çit Sistemleri") contraste avec la spiritualité du lieu sacré en arrière-scène. Ce jeu de couches – sacré, urbain, humain – crée une tension poétique. Le regard oscille entre la beauté intemporelle de la mosquée, les cicatrices du béton, et la douceur fragile de la maternité. "Fences" est une métaphore de notre époque : entre foi et frontières, entre traditions et fractures, entre lumière divine et ombres humaines.
Capsule
La musique Gortoz A Ran, avec sa lente montée de voix ancestrale et sa mélancolie diffuse, trouve un écho puissant dans cette scène. La photo montre un monde cloisonné, surveillé, où les âmes circulent pourtant avec grâce. La voix inimitable de Lisa Gerrard rejoint ici la vibration universelle des peuples en quête de paix, d’absolu, de refuge. Le contraste entre la beauté spirituelle de la mosquée et le barbelé rappelle l’ambivalence du monde moderne : l’aspiration au ciel, entravée par les murs au sol. Gortoz A Ran, c’est l’attente. Et cette image, c’est une prière silencieuse.